Crédit Photo : Marc Piaseki

Après un passage par la case télé avec l’interprétation du générique de « Demain nous appartient » et des concerts au cours desquels il a retrouvé ses complices de son groupe fétiche Sexion D’Assault, sans pour autant offrir un nouvel album aux fans, c’est en formule solo que Gims revient en ce mois de Décembre avec un projet solo en forme de clin d’oeil à Mozart grâce à une pochette d’album baroque sur laquelle le chanteur apparaît, encadré par des figurants masqués et entièrement vêtus de blanc. On peut également visualiser des instruments de musique classique qui donne le ton si pas à un changement de style, à une réinvention au niveau de l’interprétation car Gims s’est toujours refusé à faire du sur place, même si succès plus que d’estime de ce courant oblige, on retrouve pas mal de sonorités des années 80’s sur cet album, un peu à la manière de ce que Soprano a produit en 2021, avec un résultat qui peut s’entendre sur son dernier single en date « Maintenant », par le biais duquel il fait son examen de conscience et présente même ses excuses pour ses actes et ses choix, même s’il n’a pas d’autre choix que de celui d’avancer, et il est clair qu’il ne manque pas d’évoluer en nous proposant une vingtaine de morceaux qui ont le mérite d’explorer des univers musicaux diversifiés, et en ce qui concerne « Maintenant », le titre a été composé par le fidèle complice qu’est Renaud Rebillaud. Son retour et ce deux ans après la sortie de son avant-dernier album, est donc bien effectif après des mois où l’artiste s’est fait plus discret, avec pour seul et unique titre à nous offrir « Arhbo », qu’il a concocté avec la star du reggaeton Ozuna et le producteur RedOne, pour en faire l’un des hymnes d’une Coupe du Monde tant décriée et qui prendra bientôt fin, en souhaitant que cette chanson berce nos amis Bleus vers les portes de la Victoire, vu que nos Diables Rouges ne semblent pas avoir été portés par l’énergie de Gims, et cerise sur le gâteau il devrait bien être présent en date du 18 décembre afin d’interpréter ce titre lors de la finale Argentine/France, pour comme il le dit si bien lui-même, performer pour le Congo, la France et l’Histoire. Ce qui marque avec ce nouvel opus de Gims, c’est que contrairement aux albums précédents, la part réservée au rap est très mince, et au final « Thémistocle », sera l’unique titre à épouser cette forme musicale, Gims ayant opté cette fois pour une mise en lumière de la chanson francophone dans sa plus pure tradition et on sent qu’il est admiratif d’artistes comme Mylène Farmer, Goldman ou encore Balavoine, et il parvient avec maturité à négocier avec brio ce virage vers des styles forts différents de ceux auxquels il avait pu nous habituer jusqu’ici. Cette prise de risque en changeant de style musical se retrouve également dans le choix des guests qui accompagnent Gims sur cet album, comme Carla Bruni, Tayc ou encore Soolking pour un titre dans lequel les musicologues avertis vont reconnaître un sample de la célèbre chanson d’Edith Piaf, la foule. Avec son nouveau projet même en sortant des chemins qui semblaient tracés, Gims creuse de plus en plus la place de choix qu’il a au sein du paysage de la chanson francophone et décoré de multiples certifications, Gims s’envole ici pour un voyage musical qui le conduit aux frontières de la musique classique et de la variété, en ne montrant aucun signe de faiblesse, comme si il avait fait cela tout sa vie et c’est très certainement à cela que l’on reconnaît les Grands. Pour la première fois avec « Mama », il parvient même à construire un titre sans instru, à l’aide des superpositions de sa propre voix et cela fait son effet boeuf, et comme Gims aime le décrire avec humour, ce son est véritablement écolo à 100/100. Pour mettre ce nouvel album d’une réussite fulgurante en valeur, Gims prépare aussi une tournée qui se voudra différente des autres, vu qu’elle s’accompagnera d’un orchestre, de danseurs et d’un public qui sera assis. Bref, cet album est la grande claque de cette fin d’année à avoir absolument sur sa cheminée le soir de Noël pour rallumer les étoiles, comme le dit si bien Mylène Farmer.

CHRISTOPHE COCU (237)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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