Eve, se lève à nouveau ! :

Même si nous sommes réputés pour nos frites savoureuses en Belgique, il aurait fallu en avoir de sacrées dans les oreilles ces dernières années pour passer à côté des multitudes chansons tubesques de Julie Pietri, d’Eve lève-toi à Amoureux fous en duo avec Herbert Léonard en passant par Maria Magdalena à Je veux croire avec un petit crochet par Nouvelle vie ou encore Et c’est comme si, voilà de quoi combler de bonheur nos oreilles musicales aiguisées, des golden hits que Julie Pietri ne manquera certainement pas de reprendre sur scène à l’occasion des tournées Stars 80 qui n’en finissant pas de perdurer et de rassembler des milliers de fans sur les scènes du monde entier, démontrant ainsi que cette période a influencé très fortement le monde de la musique et continue à jouer un rôle prépondérant dans les productions actuelles, on a pu le constater récemment avec le retour de Soft Cell, dont nous vous parlions la semaine dernière à l’occasion du come-back sur Cd du groupe. Seul bémol à ce tableau idyllique, c’est que contrairement à l’Angleterre qui nous ramène assez régulièrement même s’il faut s’armer de patience des groupes qui ont fait les beaux jours de la musique tels Duran Duran, Simple Minds pour ne citer qu’eux, au niveau de la France la mécanique semble enrayée et même si on a le bonheur de réentendre les Emile et Image, Début de Soirée, Patrick Hernandez, Lio, on se dit que c’est un peu dommage qu’ils restent cadenassés sur leurs productions passées et on se dit toujours mais bon sang s’ils parviennent à séduire un public à l’heure actuelle, pourquoi ne pas leur confier de nouvelles productions afin de voir si la magie opère car nous sommes convaincus que pour ces artistes, ce serait un véritable bonheur de refaire leurs preuves dans un monde musical certes vaste, mais qui a encore de la chance à offrir à tout le monde. Si François Feldman est parvenu à sortir du labyrinthe en publiant récemment deux nouveaux albums, on est bien content aujourd’hui que ce soit autour de Julie Pietri de se lever à nouveau avec de nouvelles productions, car lorsque l’on a compté comme elle musicalement, qu’il doit être bon à nouveau de se challenger en se disant je suis de retour et vous allez voir même si je n’ai plus rien à prouver que je suis toujours capable d’exister et de tailler ma part du lion dans un univers parfois impitoyable mais tellement salvateur. Le temps passant tellement vite, on avait fini par oublier qu’il faut remonter à 1989 pour avoir le plaisir de prêter l’oreille à un album de chansons inédites de Julie Pietri, grâce au très réussi, « La Légende des Madones », et depuis cette belle époque il aura fallu attendre 2014 pour pouvoir réécouter la voix reconnaissable entre mille de Julie Piétri, à travers « L’amour est en vie », un titre inédit que l’on retrouve sur le best-of « De Julie à Julie Piétri », qui ne confirme que ce tout musicologue sait déjà à savoir que le meilleur de la crème est à l’intérieur, tout en précisant que Julie Pietri avait déjà une solide carrière avant de se présenter au public, seule en scène vu qu’elle a démarré en 1975 avec le groupe Transit, sans oublier son passage via la Bande à Basile, connu notamment pour sa célèbre chenille qui redémarre, ce n’est pas comme nos trains en Belgique, hélas !. Mais voilà en musique, tout peut arriver fort heureusement et après ce grand fossé temporel, voici enfin qu’un nouvel album de titres inédits débarque, intitulé Origami car l’artiste aime cet art du pliage et il s’agit aussi d’une belle carte de visite pour se dévoiler à son public de toujours et à venir, sous les différentes facettes qui font une femme. Quand on fait partie du patrimoine de la chanson française, on pourra aisément vivre de ses fondations du passé et revenir avec une formule qui a déjà fait ses preuves, mais c’est mal connaître Julie Pietri qui pour son come-back a fait table rase du passé en confiant son nouveau bébé musical, à deux musiciens, producteurs de surcroît, Martin Defesne et Noé Trystram, qui vont permettre à l’artiste de se réapproprier la scène musicale française qui a bien changé depuis 1989, même si Mylène Farmer contribue toujours à asseoir la renommée qu’elle avait déjà à l’époque de la sortie de La Légende des Madones, fini de surplomber en maîtresse, l’ensemble du panel de la variété francophone. Avec tout le travail réalisé depuis deux ans sur cet album qui a été enregistré réellement en novembre dernier, Julie Pietri sort des tiroirs des années 80 à l’intérieur desquels on l’avait très vite rangée et offre un album qui colle parfaitement à l’air du temps sans redondances et avec une voix inoubliable restant intacte à l’épreuve des années , admirablement servie par des ambiances musicales variées, avec des textes d’auteurs tels que Xavier Hernault, Martin Defresne, Berny Barbara ou encore Loane. Même si le single locomotive de cet album s’intitule les hommes qui pleurent, constituant ainsi un appel aux hommes à se montrer tels qu’ils sont en affirmant leur côté sensible, nous n’allons pas verser de larmes si ce n’est d’émotion engendrée par ce retour inespéré de Julie Pietri qui n’aura pas de mal à prouver une fois de plus, qu’elle reste bien immortelle dans ce monde artistique qui ne pourrait pas se passer d’elle. Ce retour, Julie Pietri ne l’envisageait pas seule et c’est pour cette raison qu’elle s’est associée à Patrick Coutin, connu pour une chanson qui sera à nouveau bientôt d’actualité, « J’aime regarder les filles qui marchent sur la plage », le tout avec modération quand même, depuis que le mouvement « Me too », invite au respect et c’est tant mieux !.