En plein été, Blur nous emmène en ballade ! :

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CREDIT PHOTO / BRIAN RASIC REX

Le moins que l’on puisse dire à propos de Damon Albarn c’est qu’il est toujours aussi affairé sur le plan musical et qu’il est on ne peut plus productif, car après un album personnel, un opus de Gorillaz , voici qu’il redonne vie à son groupe phare Blur alors que l’on était convaincu qu’il ne s’agissait plus que d’une entité servant de porte-drapeau à son géniteur, tout en lui assurant une place méritée dans la collectivité, doublée d’un prête-nom. Ce neuvième album qui sort actuellement est donc le successeur de « The Magic Whip », sorti en 2015 et a été produit par James Ford, récemment aux manettes d’un album pour Jessie Ware, avec en guise d’apéritif sonore, le single « The Narcissist », qui démontre que le groupe a bien fait de se mettre au vert lors de ces dernières années, tout en laissant filtrer avec brio ses pions dans la plus grande discrétion et en faisant diversion en sortant de nouvelles productions pour The Waeve et Gorillaz, car on ressent que le groupe Blur a pris plaisir à se retrouver et qu’à certains moments il renoue avec sa musique des débuts, tout en allant chercher l’inspiration via le tout premier album solo de Damon Albarn, « Everyday Robots ».

Tandis que la composition de l’album précédent du groupe avait été enfanté dans la douleur, de sorte que Blur avait été contraint de s’y reprendre à plusieurs reprises pour arriver à délivrer des compositions dignes de ce nom, il n’aura pas fallu beaucoup de temps pour que l’opus qui sort actuellement voit le jour, à la surprise générale de Blur en personne. Tandis qu’il était en tournée avec Gorillaz aux Etats-Unis, Damon Albarn a ressenti une inspiration divine l’avertissant qu’il était probablement temps de composer à nouveau pour son groupe fétiche et profitant d’un vide dans leurs agendas respectifs, il s’est vite empressé de retrouver Graham Coxon, guitariste de son état , ainsi que le bassiste Alex James et le batteur Dave Rowntree au début de cette année afin de leur présenter les 24 démos qu’il avait dans ses tiroirs, pour finalement en retenir 10, ainsi que 2 autres en guise de bonus track avec toujours ce parfum de spleen que l’on retrouve par ailleurs sur les dernières compositions de Damon Albarn en règle générale. Cependant, il serait faux de penser que l’enregistrement du nouvel effort musical de Blur se soit déroulé dans une profonde tristesse empreinte de nostalgie, que du contraire !.

Afin d’illustrer la pochette de ce nouvel opus, Blur a choisi une photo de Martin Parr qui semble être le pendant désabusé de la jeunesse insouciante présente sur la pochette « The Great Escape », sorti il y a près de 30 ans, qui laisse transparaître un instantané imparable sur le monde. Pour ce qui est de Darren, dont il est fait mention dans le titre, il s’agit en fait d’un proche du groupe , mais on sent que le thème principal de l’album concerne surtout la voyage intérieur de Blur se penchant sur les quatre dernières décennies, avec l’omniprésence de sonorités mélancoliques, teintées de cordes et de choeurs à l’image du titre « The Ballad » qui ouvre ce nouvel album, et on est loin ici des pop songs qui ont été écrites au cours des années 90’s, mais c’est justement toute la richesse de Damon Albarn qui est un créateur hors-normes que l’on ne peut pas classifier tant il n’est jamais présent là où on l’attendait et on peut dire qu’il faut plusieurs relectures de son oeuvre discographique dans son ensemble pour en mesurer toute la complexité, la richesse, la créativité et le chaos, qu’elle englobe.

Même s’il regorge de nostalgie, ce nouvel opus ne se veut pas le constat d’un groupe qui reste ancré dans son passif, que du contraire vu que l’on sent après plusieurs écoutes que le quatuor réinvente un style musical dans lequel il se sent tel un poisson dans l’eau, tout en ne mettant pas totalement de côté, la recette qui fit son succès avec un titre comme « St. Charles Square », qui se veut dynamique, rentre-dedans et immédiat, tout en servant d’entrée de scène pour les récents concerts, et même si les membres du groupe ont trop souvent été enfermés dans un style Britpop bien trop étriqué pour eux, ils viennent aujourd’hui boucler la boucle en disant à qui veut bien l’entendre que leur musique fait preuve d’intemporalité, grâce à une pop intelligente et audacieuse, mettant en lumière tout ce qui entoure le groupe qui se nourrit de ses expériences passées, en dressant son propre bilan mais en ne restant pas sourd que du contraire au monde qui l’entoure tout en le contemplant, et même si Blur n’arrivera pas à en changer le chaos, il parviendra tout de même à en ressortir toute la beauté, et très sincèrement ce nouvel album de Blur est une véritable claque en pleine période estivale généralement synonyme de vide sidéral en attendant une rentrée plus fructueuse.

CHRISTOPHE COCU (83)

Auteur ConFestMag
Président du fan club officiel de Mylène Farmer Belgique

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