Elton John fête les 50 ans de son album culte ! :


Alors qu’il était censé faire ses adieux à la scène grâce à une tournée qui se prolonge notamment en raison de la Covid-19 qui lui a fait reporter pas mal de dates, Elton John refaisait parler de lui dans l’actualité discographique en sortant un nouvel album l’an dernier que nous avions pris plaisir à vous commenter au sein des colonnes de Confestmag. Aujourd’hui, il revient déjà sous les feux de la rampe grâce à la commémoration du 50ème anniversaire de son album de légende « Madman across the water ». Si l’on veut s’adonner à un peu d’histoire musicale, ce chef-d’oeuvre est son quatrième album dont la toute première publication remonte déjà à 1971, un album pour lequel il s’est entouré du claviériste Rick Wakeman pour la réalisation de 3 chansons dont la pièce titulaire et de Paul Buckmaster qui a écrit les arrangements orchestraux tout en dirigeant de main de maître, l’orchestre et du fidèle complice Bernie Taupin qui s’est affairé à l’écriture des chansons. Si la pochette sobre et pas très attrayante, le tout sur un fond de couleur jean n’invite pas directement à s’arracher l’album pour se livrer à une première écoute, il ne faut pas se fier à ses premières déductions car le contenu y est plus que fort intéressant si on le compare à l’album précédent « Tumbleweed Connection ». Ces nouvelles compositions marquent le retour prédominant du piano et cela se sent dans l’introduction du titre « Tiny Dancer », qui laissera à l’auditeur plus qu’une bonne impression, qui viendra se confirmer avec le morceau Levon, qui sera même choisi en guise du single, avec une face A qui renferme des mélodies confectionnées sur base d’un style que l’on peut qualifier de moins américain, et qui font preuve de plus de mélancolie dans un concept qui qualifie si bien Elton John, qui ne choisit pas la facilité car les compositions plus que complexes sont beaucoup plus qu’une simple chanson avec son couplet et son refrain et l’on ressent que l’artiste a voulu développer plusieurs thèmes dans lesquels l’orchestration joue plus qu’un rôle prédominant et seul Razor Face constitue l’exception qui ramène Elton John à un exercice de style musical plus conventionnel. Si l’on se penche sur la face B, on y retrouve plus ce qui a été le squelette de Tumbleweed Connection, grâce à des compositions qui renouent avec un style plus américain et qui démarre sous les meilleures promesses avec un titre « Indian Summer », on ne peut plus poignant avec son rythme fidèle aux danses indiennes avant une harmonisation plus européenne. La folk-country trouve également sa place grâce à Holiday Inn, portée par des guitares acoustiques et une mandoline qui s’apparente à un son de banjo. Grâce à Rotten Peaches, on retrouve la veine mélancolique de la face A portée par le son du piano avec également une tendance US qui oscille entre guitare slide et choeurs partagés entre variété et gospel. Sur « All the Nasties, on retrouve le son d’un bon vieux blues qui paraît interprété par un coeur d’esclaves au sein d’un champ de coton, tandis que « Goodbye » renoue avec la tradition dramatique de Skyline Pigeon et refait la part belle au piano qui vient se greffer à la superbe voix d’Elton John et à l’ingéniosité de l’orchestre avec pour seul bémol sa courte durée, qui ne lui permet de se distinguer des titres que renferme la face B. En dépit d’une qualité d’écriture nettement plus riche et une plus grande hétérogénéité, sans parler d’Elton John qui semble plus présent vocalement qu’au piano, Madman Across the Water ne va pas connaître un démarrage fulgurant car le public qui a boudé Tumbleweed Connection, après avoir encensé l’excellent « Elton John », campe à nouveau sur ses positions et semble éprouver des difficultés à s’habituer au décalage qui existe entre le troisième album et celui-ci, ce qui est bien entendu une grossière erreur d’appréciation qu’il vous appartient de ne plus refaire aujourd’hui en profitant qui sait de la fête des pères toute proche pour l’offrir à vos pères pour vous y replonger dedans en leur compagnie, car passer à côté de Madman Across the Water, même s’il se cherche encore, serait une véritable erreur que vous pourriez regretter sur la longueur.