A-Ah, bons baisers du Pôle ! :


Pour leur retour après 7 longues années d’absence, le groupe A-Ah n’a pas fait les choses à moitié vu qu’il a décidé d’enregistrer un nouvel album à 90 kilomètres au-dessus du cercle polaire arctique, et nous revient donc avec l’effort studio « True North » qui donne ainsi la suite à « Cast in Steel », le précédent opus. Non-content de revenir à la musique, A-Ah a opté également pour un film qui va contribuer à valoriser des acteurs qui dépeignent la vie dans le Nord et pas celui cher à Dany Boon pour une fois, le tout entrecoupé de séquences qui permettront de revivre le séjour du groupe à Bodo en Norvège afin d’y enregistrer l’album et ici nous avons à faire véritablement à une production unique du groupe qui colle profondément à l’esprit incarné par leurs nouveaux titres, avec à la réalisation le fidèle collaborateur Stian Andersen qui s’est totalement impliqué dans la réalisation de ce film. Dès le mois de Septembre dernier, le film a été diffusé dans plus de 400 cinémas et ce dans 29 pays. Pour ces nouveaux enregistrements, le groupe a su parfaitement s’accompagner de l’orchestre « Norwegian Artic Philarmonic Orchestra », marquant ainsi une nouvelle ère dans l’histoire du groupe, qui au départ était désireux de filmer une session studio en direct, avant que le projet aboutisse à une production en compagnie de cet orchestre renommé et qui plus est au tournage d’un film. En guise d’apéritif rempli de glaçons, le groupe nous avait offert cet été le single « I’m In », qui a pour but de dépeindre l’engagement total envers une personne en difficulté, tant inconditionnel qu’il n’est pas aisé à offrir et pourtant en finalité c’est souvent ainsi que de belles choses peuvent se produire comme l’amour, l’amitié, le changement et l’amélioration de soi, même si la démarche est toujours plus facile à évoquer qu’à réaliser de façon concrète, un premier extrait qui a été suivi par « You Have What It Takes », deux titres qui viennent ainsi enrichir une collection de 12 nouveaux titres écrits par Paul et Magne, et toujours servis par la voix magistrale de Morten Harket qui paradoxalement n’a pas contribué à la conception de ce nouvel opus, travaillant de son côté sur un nouveau projet d’album solo en compagnie du musicien suédois Peter Kvint, laissant ainsi ses deux camarades de jeu, vaquer à la réalisation d’un nouvel opus partagé entre la nostalgie et des influences américaines de la veine de pointures comme Burt Bacharach et Glenn Campbell. Bref, contrairement au dernier album de Simple Minds décrit dans un article précédent, il ne faut pas s’attendre à retrouver A-Ha dans une énergie digne de leur premier album à succès « Hunting High and Low », et ici c’est surtout la mélancolie qui s’installe sur la quasi totalité des 12 plages, ce qui ne dénote pas tant que cela avec l’album précédent, et pour les nostalgiques d’un groupe plus pêchu, mieux vaut dès lors se reporter directement sur le « MTV Unplugged Summer Solstice », paru en 2017, qui constitue un large condensé de ce que le groupe a fait de mieux dans une carrière marquée par de faux adieux, de vrais retours comme c’est encore le cas en 2022. Même s’il est en totale rupture avec le son pop des années eighties, ce treizième album du groupe vaut tout de même le détour car on y retrouve tout de même la sonorité et les ingrédients qui ont forgé A-Ha, avec ce son si caractéristique et des envolées lyriques dont ne manque pas de nous gratifier Morten Harket. Bref, un album à savourer sous la couette en compagnie d’un bon bouquin voire d’une tasse de chocolat chaud afin d’affronter les affres de l’hiver et la dureté de ce monde moderne.