

Très prolifique, Melody Gardot nous laisse à peine le temps de nous remettre de l’écoute de son album précédent « Sunset in the Blue », qu’elle revient déjà sous les feux de la rampe avec un nouveau projet intitulé « Entre Eux Deux », avec déjà trois singles locomotives que sont This Foolish Heart, Plus fort que nous et Perhaps you’ll wonder why. C’est également une grande première pour l’artiste qui pour ce 9ème album, a décidé d’écrire en français et de nous livrer un album de duo en compagnie du pianiste franco-bresilien, Philippe Baden Powell, pour une collection de titres teintés de mélancolie mais aux effets apaisants. Etant donné que le répertoire de Melody Gardot s’axe sur un répertoire qui mixe avec habileté jazz et bossa nova, s’associer le temps d’un projet avec un pianiste polyvalent tel que Philippe Baden Powell, semblait être la meilleure combinaison gagnante qu’elle puisse mettre dans ses atouts pour un retour en force. Au menu de cette oeuvre composée à 4 mains, on retrouve des chansons françaises connues du grand public, des standards brésiliens sans oublier les compositions originales, le tout pour signifier avant tout qu' »Entre Eux Deux », est une oeuvre teintée de poésie profonde et de mélodies solides qui font se rapprocher deux artistes qui aiment et savent apprécier les mêmes choses pour nous offrir un aperçu du monde revu et corrigé à leur sauce. C’est à un véritable contre la montre que se sont livrés les deux artistes qui ont pris le pari de se réunir sur une période de deux semaines, en passant les heures que compte une journée à se livrer à un véritable exercice d’écriture, tout en se partageant des motifs, des paroles et des mélodies, afin d’aboutir à un résultat dont la colonne vertébrale tient sous le poids minimaliste d’un piano et d’une voix. Afin d’illustrer le clip de l’une des chansons de ce nouvel album, Melody Gardot a décidé de collaborer avec le Musée Rodin, et surtout avec les deux danseurs étoiles que sont Marie-Agnès Gillot et Germain Louvet de l’Opéra de Paris, ce qui constitue un véritable cadeau tombé du ciel pour Melody Gardot qui ne pouvait pas rêver mieux afin d’apposer de superbes images sur sa voix de velours et d’or, tandis que Philippe Powell considère également ce disque comme un véritable cadeau d’une vie artistique et décrit même ce travail en duo comme l’une des plus belle expérience musicale que l’on puisse vivre dans une carrière et pour l’occasion cela lui a permis également de reprendre le flambeau allumé par son père, Baden Powell, voici tant d’années qui à l’époque, s’était associé aux grands Pierre Barouth et Vinicius de Moraes pour un embryon de projet similaire. Il est bien évident que l’ombre du père de Philippe Powell plane sur ce projet et qu’il est tout naturellement question de revisiter l’héritage de ce dernier à travers cet album, avec comme dit ici plus haut des créations originales comme une chanson dédiée au plus beau monument français que demeure la Tour Eiffel, sans oublier l’humour de Mélody Gardot qui dans l’un de ses nouveaux titres conseille aux hommes de ne jamais livrer de fleurs à une femme en plein dimanche matin. Parmi les reprises francophones, impossible de faire fi de l’un des classiques du cinéma français « Un homme et une femme » de Claude Lelouche, dont l’une des chansons qui l’enrobe musicalement, « Plus fort que nous », est savamment réinterprété par le tandem de choc. A un moment donné où l’on sort de cette pandémie, et où l’on parle désormais de variole du singe, qu’il est bon de se laisser bercer par les rythmes de deux artistes qui nous enchantent de bouts en bouts.